Rubrique Atla



En 1958, c'est en voyant une Alpine A106 accidentée, dans l'atelier de carrosserie Vinatier (le père du pilote Jean Vinatier), situé 3, rue Etienne Dolet au Kremlin-Bicêtre (Val de Marne), que Jacques Durand se dit que fabriquer une vraie automobile n'est pas très compliqué.

[Jacques Durand est au centre de la photo]
Jacques Durand (au centre de la photo)

La production en série de cette voiture est l'oeuvre d'un trio : Jean Schwab en est le producteur, Jacques Durand le scénariste et maquettiste et Jaunet l'assistant-technicien. Dans sa cave à Antony (Hauts de Seine), Jacques Durand construisit une carrosserie réalisée en plastique sur un moule en plâtre. Entre temps, Charles Cusson préparait un châssis multitubulaire, très rigide, sur lequel devait s'ajuster le moteur et les suspensions de Dauphine fournis par Jean Schwab. La légende veut que Jacques Durand ait été obligé de démolir l'escalier de la cave de sa maison pour sortir sa première coque. Cette jolie berlinette sport aux formes aérodynamiques fût baptisée Atla.

[La photo en couverture du numéro 147 (juillet 1958) de la revue « L'automobile »]
L'Atla en couverture de la revue « L'automobile »)

La carrosserie se caractérise par ses portes « papillon » inspirées de la Mercedes 300 SL. Il dira plus tard: « C'était tout ce qu'il y a de plus compliqué et en outre, c'était le meilleur moyen pour manquer d'étanchéité ! ». Celle-ci est présentée en couverture du numéro 147 (juillet 1958) de la revue « L'automobile MAGAZINE » et dans un article d'une page dont est tiré l'essentiel de ces informations. Après avoir effectué des essais, qui entrainèrent modifications et mises au point, l'Atla fut commercialisée.

[Le moule en plastique servant à la fabrication de la coque]
Le moule en plastique

Trois modèles sont proposés à la vente :

--- Pour un prix de 250 000 Francs (de l'époque voir en bas de page l'offre de la concurrence !) un ensemble nu, non garni et sans équipement intérieur, comprenant le châssis tubulaire (poids approximatif 40 kg), la carrosserie (35 kg environ) incorporée avec plate-forme inférieure et passages de roues raccordés, les deux portes avec leurs gonds montés, les capots avant et arrière avec leurs charnières, et un tableau de bord non posé, suivant le type choisi (standard ou compétition).

[La coque démoulée]
La coque démoulée

--- Pour 650 000 francs, le même ensemble mais peint, avec garniture intérieure et sellerie, réservoir, pare-brise et lunette arrière, glaces et serrures de portières, pare-chocs et faisceau électrique montés.
Il reste au client à effectuer :
* montage du train avant et roues
* montage du groupe propulseur et roues
* montage direction, circuit de freinage, tringlerie, pédales, levier de vitesses, phares et feux divers, avercode (???), essuie-glaces, compteur, etc ...

[Le châssis tubulaire]
Le châssis tubulaire

Enfin pour différents prix, le véhicule peut être livré complet dans les versions suivantes :
+++ type 4 CV sport au prix de 860 000 Francs avec un moteur 1062, une boîte à 3 vitesses, chauffage et tableau de bord de 4 CV Renault.
+++ type 5 CV sport au prix de 950 000 Francs moteur 1090 Ventoux, une boîte à 3 vitesses, chauffage et tableau de bord de 5 CV Dauphine.
+++ type 4 CV compétition (même modèle que la type 4 CV sport) avec les suppléments pour la transformation : tubulure « Rallye » ou « Monza », carburateur de 32, culasse et arbre à cames spéciaux, ressorts de soupapes renforcés, compte-tours, etc ...
+++ type 5 CV compétition (même modèle que la type 5 CV sport) mais avec les suppléments pour la transformation : tubulure « Sebring », carburateur Solex 32 PICBT, pot d'échappement spécial, ressorts spéciaux pour soupapes, culasse, arbre à cames, etc ...
[Les éléments inférieurs en cours de montage]
Montage des éléments inférieurs

Peuvent également être montés, des boîtes de vitesses à 4 ou 5 rapports. Le gain de poids du modèle compétition par rapport au modèle sport est de 12 % soit moins de 500 kg à vide. Devant le succès, en association avec Jean Schwab une usine est louée à Garches (Hauts de Seine) alors que les châssis et carrosseries destinées à recevoir des moteurs Panhard sont montés à Malakoff (Hauts de Seine).
Une douzaine d'Atla fûrent fabriquées par Jacques Durand, il en resterait quatre.

[Pose de la coque]
Pose de la coque

Ce châssis a subi de sévères tests de solidité dans les fondrières du Bois de Verrières dans les Yvelines. Le manque d'éléments de carrosserie à l'avant était quelque peu déroutant en cas de dérapage en courbes, par manque de repères. Les essais ont été faits en septembre 1957.

[Le prototype qui a servi à faire la mise au point]
Le prototype qui a servi à faire la mise au point

Quelques prix de différentes voitures en Juillet 1958 :

Citroën
389 000 Francs pour une 2CV 375 cm3 type A
420 000 Francs pour une 2CV 425 cm3 type AZ
441 000 Francs pour une 2CV 425 cm3 type AZL
894 000 Francs pour une ID 19 Normale
1 109 000 Francs pour une DS 19
Panhard
685 000 Francs pour une Dyna Luxe
724 000 Francs pour une Dyna Grand Luxe
Peugeot
635 000 Francs pour une 203 berline Luxe
780 000 Francs pour une 403 berline Grand Luxe
Renault
419 000 Francs pour une 4 CV « Affaires »
574 000 Francs pour une Dauphine
929 000 Francs pour une Frégate
Simca
784 000 Francs pour une Ariane 4
870 000 Francs pour une Ariane 8
1 045 000 Francs pour une Beaulieu
[L'ensemble carrosserie - coque]
L'ensemble carrosserie-coque


  • Retrouvez un reportage sur l'Atla n°113 restaurée en Belgique en cliquant sur l'image ci-dessous.

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